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31 mars 2012 6 31 /03 /mars /2012 16:55

Petite escale à Lampedusa (du 17au 18 mars):

 

Nous partons de Monastir en fin d'après-midi pour une première navigation de 84 milles qui séparent la Tunisie et la petite île italienne. Les conditions météorologiques sont plutôt bonnes, le vent souffle entre 10 et 15 nœuds de Sud et le bateau file sur l’eau à 5 nœuds au près bon plein avec un ris dans la grand voile. Puis à la tombée de la nuit, le capitaine sort la trinquette (petite voile qui remplace de génois) puisque nous naviguons désormais au près et le vent semblait avoir forci. Mais nous perdons ainsi beaucoup de vitesse (notre trinquette est un peu trop petite peut-être). Il décide de l’affaler au bout de quelques heures, seul et en plein milieu de la nuit. Son équipage (en l’occurrence moi, les mousses sont déjà en train de dormir) est nauséeux et chaque mouvement me semble être un effort presque insurmontable. La houle de la mer Méditerranée n’est pas la même qu’en Atlantique et j’ai plus de mal à la supporter. Je n’arrive pas à prendre mon quart de nuit, le capitaine reste ainsi réveillé la nuit entière faisant des petits sommeils d’un quart d’heure. Au crépuscule de la nuit, je le remplace néanmoins pendant une petite heure mais il a toujours une oreille attentive et « éveillée » pour le moindre petit bruit du bateau. Nous accostons au quai des pêcheurs de Lampedusa le lendemain matin vers 11 heures bien après nos amis de SAN MARCO, SOLEIL et VANILLE. SWANEE nous rejoindra quelques heures plus tard tandis que COCODY avait décidé de rejoindre Malte sans faire escale à Lampedusa.

Arrivée au port de Lampedusa  Les falaises de Lampedusa

 

Contents de remettre nos pieds à terre et de retrouver nos amis, nous partons pour une petite promenade dans l’après-midi. La ville de Lampedusa compte environ 4000 habitants et c’est la seule agglomération de l’île. L’île est formée d’un plateau  calcaire qui culmine à 133 m d’altitude. Elle forme sur la côte nord une impressionnante falaise , tandis qu’au sud la côte est très découpée, formant des promontoires et des anses profondes qui abritent de petites plages de sable.

Notre voilier à quai  Mer et terre à Lampedusa

 

L’intérieur de l’île, aride et caillouteux, a un aspect désertique. Nous n’avons pas pris le temps d’explorer l’île puisque nous remettons les voiles dès le lendemain profitant d’une fenêtre météo favorable pour rallier le port de la Valette à Malte.

Les rues à Lampedusa  Le port de Lampedusa

 

En longeant les côtes de Lampedusa je n’ai pu m’empêcher de penser à tous les immigrants africains qui tentent chaque année de gagner l’île si proche des côtes tunisiennes et libyennes. D’ailleurs, en janvier 2011 à la suite de la révolution tunisienne, plus de 5000 Tunisiens sont arrivés sur l’île espérant gagner ainsi le continent européen en rêvant d’un avenir meilleur…

 

Port de la Valette (Malte) du 19 au 25 mars :

Nous quittons le port de Lampedusa vers 11 heures du matin en espérant arriver à Malte le lendemain dans la journée. Nous devons parcourir une centaine de milles. L’île de Malte connaît un trafic maritime assez important et le port de la Valette est capable d’accueillir plusieurs cargos en même temps. Nous n’avons pas envie d’être sur la route des cargos pendant la nuit, c’est toujours impressionnant d’en croiser un de près. Cette deuxième navigation de nuit s’avère meilleure que la précédente, l’équipage n’est pas malade, le bateau avance à bonne allure (à 5 nœuds de moyenne) au travers et au près bon plein. Je suis contente de pouvoir prendre mes quarts pour que le capitaine puisse se reposer un peu aussi. Je fais ainsi le tour le l’horizon tous les quarts d’heure à vérifier les voiles, la direction du vent, la vitesse, la profondeur sous la quille. La nuit est belle, le ciel étoilé et les deux planètes Vénus et Jupiter bien visibles parmi les milliers d’étoiles. C’est très beau. A l’horizon, je peux déjà apercevoir le rayon lumineux de Malte alors que l’île n’est pas encore visible. Nous ne croisons pas de bateau cette nuit-là. A part l'équipage du SAN MARCO qui nous suit et nous rattrape à l’aube (leur bateau est plus grand et plus voilé !!!), nous sommes seuls au monde…

Nous arrivons à la Valette, ville fortifiée et impressionnante à l’approche de ses côtes, vers 7 heures du matin.

Le Fort St. Elmo vu de la mer La Valette

 

Le soleil vient de se lever et nous avons une bonne visibilité pour rentrer dans une des deux anses naturelles qui forment l’entrée du port. Le Fort de St. Elmo, lieu de combat entre les Chevaliers de Jean de la Valette et les Turcs ottomans lors du Grand Siège de 1565, sépare les deux principales voies d’eau de la capitale, le Marsamxett Habour et le Grand Harbour. Nous entrons dans le Marsamxett Habour et amarrons le bateau au quai de la marina Msida à côté de nos amis de SOLEIL, SAN MARCO et COCODY. A première vue, c’est un endroit idéal pour les enfants qui peuvent jouer en toute sécurité à l’abri de la circulation dans les blocs de pierres de la digue qui marque l’entrée de la marina.

Ptithom se trouve juste derrière le quai

 

Nous passerons une petite semaine au centre de cette jolie ville. Il est facile de se rendre dans la ville fortifiée. Les Maltais disposent d’un réseau de transport en commun très efficace mais à mon grand regret les jolis bus jaunes emblématiques de l’île ont été remplacés par des bus modernes verts-bleus sans âme ni charme. Mais ils existent encore... sur des cartes postales.

 

Nous voilà de retour en Europe et on retrouve nos petites habitudes et un mode de vie à l’européenne : Philippe passe une petite heure au bureau du port pour nous faire enregistrer, il faut remplir des papiers et se conformer à l’administration maltaise un peu « british », bref rigoureuse. Et il faut payer à l’avance, 21 € la nuit pour une place à quai sans sanitaires (qui sont en travaux !) Mais ici, on respecte les règles, les gens ont l’air très attachés à la loi. On entend cette phrase plusieurs fois dans la semaine. Quand on veut traverser la route à un passage piéton, on est agréablement surpris de voir les voitures s’arrêter. On n’a pas vu ça depuis longtemps ni en Tunisie, ni en Sicile d’ailleurs. Et quel bonheur d’entendre les cloches sonner (l’île possède plus de 300 églises), ça nous a un peu manqué finalement. C’est plus joli que t’entendre le muezzin chanter à travers des hauts parleurs installés sur les toits du minaret des mosquées. Ou encore la propreté des environs : il n’y a presque pas de déchets par terre, ni de sacs plastiques répandus par centaines voire milliers à travers champs. Et les enfants sont heureux de retrouver des parcs à jeu, en Tunisie ils ont été délabrés ou inexistants.

Canons en face du Fort St. Angelo  Le jour se lève à la Valette

 

Comino et Gozo du 25 au 29 mars :

Après six jours passés au port de la Valette, nous décidons de rejoindre nos amis partis la veille pour Comino et Gozo, les deux autres îles qui composent la République de Malte. De part leur position stratégique entre l’Afrique et l’Europe, ces petites îles arides y compris la grande île de Malte ont été convoitées par les puissances des deux continents. Elles disposent ainsi de sites historiques, artistiques et culturels fort intéressants, ainsi que de lieux légendaires et mythiques. Nous passons alors deux belles nuits au mouillage de S. Niklaw à Comino, île entièrement aride de roche brune qui dispose de jolies baies où l’on peut mouiller sur des fonds de sable dans 4 à 10 mètres de profondeur. Nous avons également visité la baie du Blue Lagoon, très fréquentée à la haute saison. Pourtant une petite houle entrant dans la baie ne nous a pas incitée à y mettre l’ancre ce jour-là.

Baie du   Nos amis de COCODY sont déjà au mouillage dans la baie de S. Niklaw

 

Nous passons ensuite une nuit au port de Mgarr à Gozo (30 € la nuit sans eau ni électricité – trop cher pour nous !) afin de pouvoir visiter l’intérieur de l’île, ses paysages verdoyantes et la jolie ville de Victoria (en bus).

Port de plaisance de Mgarr (Gozo)  Barque traditionelle maltaise

 

Dans les rues de Victoria  Maison à Victoria,

 

Paysages de Gozo  Paysages de Gozo

 

Puis le lendemain, nous longeons la côte sud ouest de l’île et ses imposantes falaises de Ta‘Cenc et mouillons dans la magnifique baie de Fungus Rock (qui doit son nom au type de moisissure qui y était autrefois recueilli pour ses propriétés médicinales) sur la côte ouest.

Rocher de Ta 'Cenc sur la côte sud de Gozo  Nos amis de SWANEE au pied d'une impressionnante falaise

 

L’eau limpide et cristalline m’invite à prendre un petit bain dans cette piscine naturelle  mais elle n’est pas très chaude, la température avoisine seulement les 16° C. Les enfants sont impatients d’explorer la baie et une petite grotte avec leurs annexes et les plus courageux prennent même un bain ayant enfilé leur combinaison de plongée auparavant.

Les   Mouillage de Fundus Rock

 

Nicolas et Timéo avec leur ami Antoine  Non, non, ce n'est pas une carte postale...

 

Le lendemain, tous les équipages se réunissent pour une balade commune sur les rochers avec pique-nique sur la falaise qui nous offre une vue imprenable de la baie et des environs. Fabrice se prépare à descendre la cascade en kanyoning sous les yeux attentifs et admiratifs de sa femme et de nous tous.

Cascade dans la baie   Fabrice de SWANEE se prépare à descendre la cascade

 

En passant à la baie de Dwerja au nord de Fungus Rock, nous contemplons la « fenêtre rocheuse », une falaise surplombant la mer avec une ouverture qui ressemble à une fenêtre.

Azure Window  Azure Window à Gozo

 

 

 

 

 

 

 

A quelques mètres de cette fenêtre se trouve un « trou », une grotte à ciel ouvert taillée dans la roche remplie d’une eau aussi limpide que le cristal. J’ai plongé l’appareil photo dans cette eau d’un bleu turquoise pour vous montrer la beauté du paysage marin.

Paysages sousmarins au pied de la fenêtre rocheuse  Faune aquatique à Gozo

 

Après une deuxième nuit passée à Fungus Rock, nous quittons nos amis de SAN MARCO et SWANEE qui souhaitent rester encore quelques jours dans l’archipel de la République de Malte. Nous leur souhaitons bon vent et pleins de jolies découvertes ainsi que de belles rencontres pendant leur voyage. Les équipages de SOLEIL, COCODY et nous-mêmes avons profité d’une fenêtre météo favorable pour parcourir les 66 milles qui nous séparaient du sud-est de la Sicile. Nous avons retrouvé le continent européen après 11 heures de navigation vendredi soir. Mais nous vous raconterons la suite dans un prochain épisode.

 

Si vous voulez voir encore plus de photos, cliquez sur les deux nouveaux albums intitulés "Malte" et "Comino et Gozo" dans la rubrique ALBUM PHOTO.

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